OSTÉOPATHIE ET PRÉVENTION
Vous avez certainement déjà été confronté à des problèmes de santé. Je pointe ici les affections courantes qui reviennent régulièrement perturber votre quotidien et vous limite dans vos activités. Il s’agit de maux de dos, de migraines, de douleurs articulaires, de douleurs musculaires ou encore maux d’estomac ou d’intestins. La liste est longue et vous vous remémorez, à coup sûr, vos propres déboires. Ces maladies sont souvent traitées en première intention à l’aide de médicaments mais souvent, aussi, deviennent récurrentes avec une efficacité des médicaments qui diminue dans le temps. Je pense, à la lumière de mon expérience de cabinet, que cela vient du fait que dans cette approche, seul le symptôme est pris en compte. Il faut comprendre que ce symptôme est un signal d’alerte, le moyen que possède le corps pour dire que quelque chose, en interne, dysfonctionne. Il existe une cause profonde au symptôme qui émerge en surface.
C’est cette perspective sur la maladie et sa compréhension qui m’amène à mon sujet du jour, la prévention. Cela me semble être, en matière de santé, le point le plus utile à développer ou, en tous cas, le premier à mettre en œuvre.
En effet, en ces temps de difficultés économiques, les dépenses de santé ne cessent d’augmenter pour des résultats qui laissent à désirer tant sur le plan des professionnels de soins que sur le plan des résultats obtenus pour les patients. Ceux-ci souhaitent de plus en plus avoir recours à des thérapeutiques dites douces avec surtout moins d’utilisation de médicaments de synthèse.
Une fois écartées toutes les pathologies nécessitant l’intervention de la médecine grâce à une forme de prévention reposant sur les examens complémentaires et toutes les avancées technologiques, il est intéressant de se pencher sur l’origine des symptômes en utilisant d’autres outils. Je fais référence à la capacité qu’ont les mains de thérapeutes entrainés à sentir les déséquilibres internes qui aboutissent, in fine, à l’apparition des signes extérieurs souvent désagréables.
À propos des capacités de ressenti, j’ouvre une parenthèse. Aujourd’hui, la science n’a pas la capacité de prouver concrètement que ce que les thérapeutes manuels ressentent est juste. Il n’en reste pas moins vrai que, empiriquement, cela donne des résultats tout à fait satisfaisants. Le nombre de patients se tournant vers ces thérapies, en première intention, ne cesse d’augmenter, ce qui, en soi, laisse penser qu’ils en sont contents. Par ailleurs, la science n’a pas non plus la capacité d’invalider ces pratiques. C’est le contexte culturel de notre époque, où les instances qui décident ne font pas confiance à l’empirisme, qui limite l’accès à ces pratiques. Pour que quelque chose existe, il faut des preuves scientifiques de son existence … C’est dommageable pour la santé de tous. Parenthèse refermée.
En m’appuyant sur ma pratique, je veux développer pour vous ma vision de la prévention. En tant qu’ostéopathe, la prévention, à laquelle je fais référence, est établie sur la capacité à sentir, ressentir au travers de l’énergie et des tissus des patients. Sentir et ressentir ce qui ne se trouve pas dans un équilibre satisfaisant, garantissant le maintien de l’homéostasie. L’homéostasie consiste en l’équilibre global de différents facteurs de l’organisme autogérés et son maintien est synonyme d’un bon état de santé. Elle est le signe que l’organisme est suffisamment libre pour s’autogérer et faire face aux différents défis qui s’offrent à lui quotidiennement. C’est l’intelligence du corps qui est alors à l’oeuvre. Pour les défis, il peut s’agir d’invasion bactériennes, de chocs physiques, d’ « erreurs alimentaires » ou encore de chocs émotionnels. Autant de critères constituant le contexte de vie dans lequel l’individu évolue. Basiquement, le corps humain et, de manière générale, les organismes vivants, ont des capacités inhérentes permettant le maintien de l’homéostasie et donc de la santé. La prévention à laquelle je fais référence repose sur la capacité du thérapeute à identifier les déséquilibres tissulaires et/ou énergétiques, les troubles de la mobilité au sein même de l’organisme. Des déséquilibres de ce type sont présents bien avant que les symptômes n’apparaissent. C’est leur accumulation dans le temps, les cicatrices qu’ils laissent, un système d’auto-régulation débordé par trop à gérer qui aboutissent à l’apparition de signes extérieurs « visibles ». Si le thérapeute parvient à favoriser la normalisation, l’harmonisation de la structure, de la circulation des fluides ou encore à rétablir l’équilibre au sein d’un organe, les symptômes n’auront pas de raison d’être et n’apparaitront pas. Les symptômes, je me répète, ne sont pas « ennemis » mais lanceurs d’alerte, ils disent quelque chose de l’état interne du système corporel.
Vous comprenez, ici, pourquoi il est intéressant que l’action du thérapeute se double d’explications données au patient afin d’augmenter sa compréhension de son propre fonctionnement organique. Cela favorise aussi la conscience qui peut être infusée dans la manière de vivre au quotidien. On voit comment un cercle vertueux peut ici se mettre en place et porter des fruits bien au-delà du simple confort que représente une vie sans douleurs ni dysfonctionnements. C’est la prévention.
Alors, comment intervenir dans les différents champs du patient pour contribuer à retrouver ou à maintenir cet équilibre ? Comment détecter les déséquilibres avant que les symptômes n’apparaissent ? Un outil peut aider dans cette recherche de prévention, un outil que nous utilisons tous depuis la nuit des temps, c’est la main. Bien sûr, pour l’ostéopathe, la main est un outil premier qui est très « affûté ». Il peaufine sa sensibilité tout au long de son exercice professionnel pour l’amener à un haut niveau de capacité à sentir. La main peut alors écouter le corps qui parle et renseigne sur son état au travers des tensions qui se créent dans les tissus. Voilà une source fiable de renseignements. Une fois les lésions repérées et comprise par le thérapeute, les mains vont permettre la communication avec ces tissus en souffrance, en restriction, en isolement. C’est alors un accompagnement de la capacité inhérente du corps à se réguler qui va permettre de sortir de l’ornière, de redonner aux tissus suffisamment de mobilité pour garantir l’intégrité des fonctions.
La prévention dont je parle n’est pas celle dont la médecine technologique se sert pour déterminer la présence d’une maladie. Cette forme de prévention se base sur la découverte des symptômes déjà installés et détermine, étiquette la maladie. Elle est évidemment très utile et sauve des vies pour ce qui concerne des affections graves. Cependant, concernant des pathologies moins lourdes, plus courantes, du quotidien qui constituent le plus grand nombre de cas en cabinet de ville, une approche plus simple et moins coûteuse est utile. L’ostéopathe, comme écrit plus tôt, peut harmoniser le corps pour ne pas arriver au stade des symptômes. Cette approche est gagnant / gagnant : les patients souffrent moins, sont moins exposés par les examens complémentaires et comprennent mieux leur corps, évoluant ainsi vers une conscience plus large. Dans le même temps, les dépenses de santé sont moins importantes.
Je vous encourage donc à être à l’écoute des signaux qu’envoie votre organisme, de les entendre assez tôt pour ne pas laisser s’installer des déséquilibres trop importants. À prendre votre capital santé en mains et à consultez un thérapeute à même d’harmoniser ce qui est déjà en dysfonctionnement. Vous éviterez, ainsi, les désagréments ultérieurs si la dysharmonie interne augmentait.
Merci de votre attention, au plaisir de vous rencontrer.
Denis Averland