Fragments Understood From Roger Castillo
– Confinement Mars/Avril 2020 –
Avoir un but clair
Le but de l’enseignement de Roger est de voir la Paix de l’Esprit s’installer durablement voire définitivement dans la vie de tous les jours. C’est important d’être clair avec le but de notre quête et que celui-ci soit correctement défini afin que la quête soit bien focalisée. Roger évoque régulièrement la notion d’éveil qui peut être un socle sur lequel la Vie va pouvoir nous vivre avec une perspective plus claire mais sans le placer comme but ultime. Il parle de l’éveil en précisant que les expériences correspondant à cette réalisation peuvent prendre autant de formes que le nombre de personnes qui en feront la découverte. Depuis des formes instantanées jusqu’à des formes progressives. Pour Roger, le but ultime est, donc, la Paix de l’Esprit dans la vie de tous les jours, en passant par la reconnaissance de notre personnalité psychologique et ses conditionnements sous-jacents.
La Paix de l’Esprit
Roger définit la Paix de l’Esprit comme l’absence de souffrance et correspond à une situation dans laquelle nous reposons calmes dans le moment présent conscients que nous n’avons besoin de rien pour être complets (nous le sommes déjà, par essence). Cela revient à reposer dans l’Être. Il n’est pas question de ne pas avoir de pensée. Les pensées sont nécessaires pour vivre notre existence, concrètement.
La souffrance
La souffrance est toujours générée par une attitude que nous avons en réponse au flux de la Vie. Elle peut prendre, en gros, cinq formes : la culpabilité qui s’exprimera sous la forme de honte, le blâme exprimé par la haine, la fierté sous forme d’arrogance, l’inquiétude par l’angoisse et enfin l’espérance sous la forme d’attachement aux résultats.
La souffrance est liée à notre attitude face aux événements et non aux circonstances elles-mêmes. Elle émerge car il y a une idée fausse concernant l’individu et la Vie, elle est basée sur une erreur. L’erreur est que une part de nous pense être au contrôle et à la création de ce qui survient dans l’expérience. La bonne nouvelle est que ceci peut donc être corrigé. Si nous ajustons et corrigeons cette erreur alors l’attitude conduisant à la souffrance n’émergera plus. Ainsi, la paix de l’esprit ne sera plus dérangée car la présence de la souffrance correspond à l’absence de la paix de l’esprit.
Face au flux de la Vie
De manière générale, le flux de la Vie, les événements qui surviennent dans notre vie vont systématiquement provoquer soit du plaisir, soit de la douleur, dépendant de l’alignement ou non des circonstances présentes avec nos préférences biologiques. Il n’existe que ces deux possibilités. Ce plaisir et cette douleur vont pouvoir s’exprimer au niveau physique, émotionnel ou financier et avec une intensité variable. Nous ne voyons pas la Vie comme étant impersonnelle sinon nous n’attendrions rien d’autre d’elle. Nous la voyons au travers d’un filtre personnel et nous en attendons du plaisir et uniquement du plaisir. Et après ce qui vient d’être décrit de nos réactions biologiques, cela semble très irréaliste. Ces aspects de plaisir et de peine sont naturels dans le flux de la Vie et ce qui va les transformer en souffrance est l’attitude que nous allons avoir en face d’eux.
Les cinq formes de souffrance sont la culpabilité qui s’exprimera sous la forme de honte, le blâme exprimé par la haine, la fierté sous forme d’arrogance, l’inquiétude par l’angoisse et enfin l’espérance sous la forme d’attachement aux résultats. Les trois premières formes sont en lien causal avec la croyance que nous sommes l’agissant au contrôle de nos vies et les deux dernières avec l’attachement aux résultats.
La personnalité psychologique
La croyance de l’agissant est nourrie par la personnalité psychologique que nous avons constituée au fil du temps. Celle-ci est conditionnée par nos gènes et par l’influence, sur ces gènes (épigénétique), de notre contexte de vie depuis notre conception jusqu’à la date d’aujourd’hui. Cette personnalité développe progressivement la croyance que nous sommes chacun une entité personnelle séparée. Nous voyons ainsi comment ces croyances se nourrissent et se renforcent l’une l’autre. Cette part de nous croit que notre complétude, notre alignement, notre bonheur dépendent entièrement des résultats et c’est ainsi que nous nous mettons en quête d’une vie qui ne délivre que du plaisir car nous croyons que ce sont ces résultats qui vont nous donner le sentiment d’être comblés et qui vont supprimer le sentiment d’inconfort que nous rencontrons dans notre expérience.
L’attachement aux résultats et la croyance en l’individu agissant sont un système de croyance fortement et profondément engrammé dans l’individu et que l’on peut dénommer le faux soi psychologique (la personnalité psychologique). C’est ce soi psychologique qui interagit avec le flux de la Vie et qui a des difficultés avec la peine qu’il peut y trouver puisqu’il ne recherche que le plaisir. Mais, même si le flux ne délivrait que du plaisir, cette identité psychologique trouverait le moyen de se demander quand cela va s’arrêter et donc créerait ainsi de la souffrance par cette inquiétude. Au delà de cet aspect, la personnalité psychologique n’est pas ce que nous sommes réellement et tant que nous restons déconnectés de notre réalité profonde (notre vrai soi, le Soi) alors un inconfort intrinsèque subsiste toujours dans l’expérience que nous avons de la Vie. Le fait que le système de croyance est très profondément engrammé implique que nous ne le voyons pas et que nous croyons que l’inconfort ressenti dans l’organisme corps/esprit est du aux circonstances. Ainsi, des missions apparaissent pour rendre les circonstances correctes afin de faire disparaître l’inconfort. Et cela renforce l’identité psychologique qui croit que le bonheur va être trouvé dans les résultats. Ce qui provoque l’apparition de plus d’inconfort. Et ainsi de suite … Tout ce processus, cette attitude face au flux permettent le maintien du faux sens de soi.
Un point important concernant l’identité psychologique est qu’elle s’approprie les actions après qu’elles ont été réalisées. Elle n’est pas en contrôle de ces actions et ne produit rien en dehors de la souffrance et de l’inconfort.
Deux types de mental
Associé à la personnalité psychologique, le mental pensant. Celui-ci filtre littéralement le flux de la Vie. Ce mental émet en permanence des jugements, des comparaisons sur les événements qui se présentent dans nos vies. Il étiquette tout ce qui se présente dans l’expérience en terme de bon/mauvais, beau/moche, bien/mal … C’est lui qui en place les « je dois … », les « il faut … » mais aussi les « je ne dois pas … » et les « il ne faut pas … ». Cela crée comme une lentille au travers de laquelle nous allons regarder la vie. Ici, nous pouvons imaginer qu’avec le renforcement progressif des conditionnements, la lentille va avoir de plus en plus de pouvoir de déformation et on peut dire, alors, que ce que nous voyons, si nous n’y prenons pas garde, n’est pas la réalité. C’est une réalité transformée, revisitée à la sauce de la personnalité psychologique.
À coté du mental pensant (Thinking Mind), on trouve le mental travaillant (Working Mind). Ce dernier est celui par lequel nous pouvons appréhender les concepts et les comprendre, planifier, laisser les conditionnements utiles, fonctionner, mais aussi penser de manière constructive. C’est lui, à priori, qui me permet d’écrire ce texte et à vous de le lire et de l’analyser. Le mental travaillant nous sert également à valider ces concepts dans la vie concrète.
Destinée, Libre arbitre, émergence de la Paix de l’Esprit
Avant toutes ces structures existe l’organisme que Roger appelle corps/esprit. Ici, il se réfère à la structure biologique qui fonctionne avec une complexité incroyable et qui recèle tous les systèmes pour répondre aux événements dans le sens d’assurer la vie de l’organisme. C’est aussi le vaisseau, le support pour notre expérience d’être humain.
Roger insiste sur le fait que nous ne sommes pas les agissants dans nos vies et que c’est la Vie qui nous vit ou dit autrement, c’est la Vie qui passe à travers nos organismes et c’est alors notre destinée qui se déploie d’instant en instant. Vous comprenez, ici, que nulle place n’est laissée au principe de libre arbitre. À aucun moment nous ne faisons de choix en tant qu’individu autonome. Lorsque des choix sont faits dans notre vie, c’est notre destinée qui se vit et nous donne cette situation à voir, à vivre. Il faut noter, à ce niveau que ces notions s’appliquent à tous les autres êtres humains en dehors de nous. Personne n’est personnellement en contrôle de ce qui advient dans sa vie en terme de pensées, ressentis ou actions.
La paix de l’esprit est équivalente à l’absence de souffrance. Il faut oublier toutes les volontés que nous pourrions avoir pour parvenir à ce but. Rien n’a besoin d’être ajouté mais au contraire quelque chose a besoin de se dissoudre, c’est la croyance que nous sommes l’agissant. Si nous pouvons voir que nous ne sommes pas celui qui agit ou qui fait les choix alors cela est libérateur. Nous allons pouvoir simplement vivre les plaisirs et les peines liés à notre destinée qui se déploie, cela reste inévitable, mais nous ne créerons plus de souffrance. Alors la paix de l’esprit pourra s’installer en nous.
Pour que cette dissolution advienne, point n’est besoin d’ajouter, de faire. Il n’y a pas de système de croyance positif à mettre en place qui serait l’opposé du précédent. ll faut d’un coté comprendre les concepts, comme ceux énoncés plus haut, et d’un autre coté voir émerger en nous la capacité du témoin. Ce témoin est une fonction en nous qui va mettre la lumière de la Conscience sur les résultantes de la croyance en l’agissant.
Le témoin est littéralement la Conscience. Il est ce que nous sommes réellement.
La Vie contribue également à la dissolution en nous fournissant le contexte adéquat dans lequel nous immerger (la destinée se déploie), ce qui permet la mise en place de nouveaux conditionnements. Alors nous pouvons simplement reconnaître les changements de nos attitudes face au flux de la Vie et voir la Paix de l’Esprit nous gagner et la ‘belle Vie’ se développer au travers de nos corps/esprits..